Devenir auto-entrepreneur en 2025 : bonne ou mauvaise idée ?

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Être à son compte est le rêve d’environ un Français sur trois. Toutefois, la création d’entreprise n’est pas une décision à prendre à la légère, car elle nécessite une réflexion solide en amont afin de répondre à plusieurs problématiques.

Vous rêvez de vous mettre à votre compte, mais vous avez peur de quitter votre emploi pour vivre l’aventure de l’entrepreneuriat à cause du risque que cela peut représenter ? Sachez qu’il existe un statut juridique qui vous permet de vous lancer avec une prise de risque minimale. Il s’agit de la micro-entreprise (ou auto-entreprise). On vous explique les avantages et les inconvénients que ce statut représente, mais aussi comment devenir auto-entrepreneur en 2025.

Devenir auto-entrepreneur : quels sont les avantages ?

Choisir l’auto-entreprise comporte des avantages sur le plan administratif, comptable, fiscal et social. Tout d’abord, devenir entrepreneur est relativement simple administrativement parlant. En effet, pour devenir auto-entrepreneur, vous devez remplir un formulaire de création d’entreprise en ligne et déposer les pièces nécessaires à la constitution de votre dossier via le Guichet unique.

Ensuite, il y a peu d’obligations comptables en auto-entreprise. En effet, l’auto-entrepreneur doit simplement tenir un journal détaillant les recettes, et un registre récapitulant les achats. Par comparaison, la comptabilité d’une société est plus complexe, et il est donc très courant de faire appel à un comptable.

De plus, devenir auto-entrepreneur permet de bénéficier du régime de franchise en base de TVA. Cette franchise s’applique à condition que le chiffre d’affaires annuel hors taxes soit inférieur à 37.500 € pour une activité de prestation de services ou une activité libérale. Ce seuil est fixé à 85.000 € pour une activité de commerce ou d’hébergement. 

Si ces seuils sont dépassés, alors la franchise en base continuera à s’appliquer l’année du dépassement, à condition de ne pas dépasser les seuils majorés. Les seuils sont fixés à 41.250 € pour les activités de prestation de service ou activités libérales, et de 93.500 € pour les activités de commerce ou d’hébergement.

À noter : depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, le mécanisme de maintien de la franchise en base de TVA pendant 2 ans, en cas de dépassement du seuil de base, est supprimé. L’auto-entrepreneur pourra toujours profiter de la franchise de TVA l’année du dépassement, mais plus l’année suivante. En outre, la loi de finances 2025 prévoyait l’instauration d’un seuil unique de franchise de TVA à 25.000 € dès le 1ᵉʳ mars 2025, mais sa mise en œuvre a été suspendue jusqu’à fin 2025.

En auto-entreprise, il est aussi possible d’opter pour le prélèvement libératoire. Il permet de régler en un paiement unique l’impôt sur le revenu et les charges sociales obligatoires. En outre, l’auto-entrepreneur n’est pas redevable de la cotisation foncière des entreprises (CFE) pour sa première année d’imposition. 

Enfin, devenir auto-entrepreneur permet de bénéficier du régime micro-social simplifié.  Ce dernier varie en fonction du montant du chiffre d’affaires de l’entreprise et de la nature de son activité. Ainsi, si le chiffre d’affaires réalisé est nul, alors l’auto-entrepreneur n’a pas de cotisations sociales à payer.

Devenir auto-entrepreneur : quels sont les inconvénients ? 

Si vous choisissez de devenir auto-entrepreneur, il faut savoir que l’auto-entreprise comporte certains inconvénients. Dans un premier temps, pour bénéficier du statut d’auto-entrepreneur, il ne faut pas dépasser certains seuils. En effet, les activités commerciales et d’hébergement ne doivent pas dépasser 188.700 € de chiffre d’affaires. S’agissant des activités de prestation de service et des professions libérales relevant des bénéfices non commerciaux (BNB) ou des bénéfices industriels ou commerciaux (BIC), elles ne doivent pas dépasser 77.700 € de chiffre d’affaires. Si ces seuils sont franchis, alors l’auto-entrepreneur bascule dans le régime réel de l’entreprise individuelle.

Ensuite, il n’est pas possible de s’associer dans le cadre d’une auto-entreprise. Or, l’impossibilité de s’associer peut vite se révéler contraignante si votre activité fait face à une forte croissance. Pour être auto-entrepreneur, l’adaptation au changement et la gestion d’entreprise sont donc des qualités essentielles.

De même, la structure de la micro-entreprise n’est pas toujours idéale lorsqu’il s’agit d’obtenir des financements. Les banques et les investisseurs jugent parfois l’auto-entreprise moins crédible, à contrario des sociétés. Il est donc plus difficile d’obtenir des prêts professionnels ou de lever des fonds.

En outre, devenir auto-entrepreneur peut être désavantageux fiscalement. Comme l’auto-entrepreneur est soumis au régime micro-fiscal, il ne peut donc pas déduire ses charges professionnelles de son chiffre d’affaires. Ainsi, tous les frais engagés au titre de l’activité ne sont pas déductibles. 

Enfin, l’auto-entrepreneur bénéficie de la couverture sociale des travailleurs non salariés. Ce régime social est moins avantageux que celui des salariés. L’auto-entrepreneur bénéficie de l’assurance maladie et remboursement des soins, des droits à la retraite, des indemnités maternité ou paternité, et de certaines indemnités journalières. Toutefois, il n’a pas de droit au chômage, et il cotise pour une retraite moins avantageuse.

À noter : depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les micro-entrepreneurs exerçant une activité libérale affiliés au régime général de la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI) ont vu leur taux de cotisations sociales augmenter de 23,1 % à 24,6 %. Selon l’URSSAF, cette hausse se poursuivra jusqu’en 2026 afin d’atteindre 26,1 %. Cela a pour objectif de financer leur retraite complémentaire et améliorer leur couverture sociale.

Devenir auto-entrepreneur : quelles démarches ?

S’agissant des démarches pour devenir auto-entrepreneur, elles sont relativement simples. 

Étape 1 : vérifier si je remplis les conditions pour devenir micro-entrepreneur 

En France, les conditions à remplir pour devenir micro-entrepreneur sont relativement simples. En principe, toutes les personnes physiques majeures, ou mineures émancipées par décision du juge, peuvent devenir micro-entrepreneurs. Il est possible de devenir auto-entrepreneur sans diplôme. Il n’est donc pas nécessaire de suivre une formation pour devenir auto-entrepreneur.

Toutefois, si vous êtes de nationalité étrangère, vous pouvez dans certains cas être soumis à des conditions particulières. Il faut opérer une distinction en fonction du pays duquel vous êtes ressortissant :

  • pour les ressortissants d’un pays de l’Union européenne, de l’Espace Économique Européen, ou de la Suisse, les modalités pour devenir auto-entrepreneur sont identiques à celles d’un citoyen français ; 
  • pour les ressortissants d’un autre pays, il faut être titulaire d’un titre de séjour valide afin d’exercer en France une activité non salariée. Pour les personnes titulaires de ce titre, les conditions de création d’une micro-entreprise sont les mêmes que pour un résident français.  

Étape 2 : choisir une activité 

La micro-entreprise permet d’exercer toutes les activités artisanales, la plupart des activités commerciales et certaines activités libérales. Votre panel de choix est donc très vaste et diversifié. Il est important de bien choisir son domaine d’activité, afin que l’entreprise puisse prospérer de façon pérenne (pensez aux secteurs de l’innovation technologique, développement durable, ou encore du bien-être). 

Avant de choisir l’activité que vous souhaitez exploiter, vous devez : 

  • faire une étude de marché par étape afin de voir les secteurs d’activité qui sont en plein essor et qui seront probablement les plus rentables ; 
  • prendre en compte vos critères personnels, notamment vos compétences, votre expérience, votre savoir-faire, etc. 

Étape 3 : domicilier ma micro-entreprise 

Vous devez procéder à la domiciliation de votre micro-entreprise afin que celle-ci puisse avoir une adresse administrative et juridique. Cette adresse devra apparaître sur les documents de la micro-entreprise, notamment les devis, factures, déclarations, etc. Vous avez la possibilité de domicilier votre micro-entreprise chez vous, ou dans un local dédié, colocation d’entreprises, etc. 

Étape 4 : enregistrer ma micro-entreprise 

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, toutes les formalités de création, de modification ou de fermeture d’entreprise doivent être réalisées sur le Guichet unique. Toutefois, les erreurs sont fréquentes lors de l’accomplissement des formalités, pouvant retarder la procédure, voire entraîner le rejet de votre demande. Passer par une plateforme juridique en ligne comme Legalstart simplifie vos démarches, limite les erreurs et vous fait gagner du temps grâce à l’accompagnement de leurs juristes. 

Une fois l’enregistrement effectué, vous recevrez les éléments d’identification suivants : 

  • le numéro système d’identification du répertoire des entreprises (Siren) ;
  • le numéro système d’identification du répertoire des établissements (Siret) ;
  • le code APE (activité principale exercée).  

Étape 5 : ouvrir un compte bancaire professionnel 

Ouvrir un compte professionnel lors de la création d’une micro-entreprise n’est pas toujours obligatoire. En effet, si votre micro-entreprise génère un chiffre d’affaires annuel inférieur à 10.000 € pendant deux années consécutives, vous n’êtes pas tenu d’ouvrir un compte bancaire professionnel. Toutefois, un compte professionnel peut présenter de nombreux avantages, raison pour laquelle il est fortement recommandé de le faire. 

Quelles sont les aides pour devenir auto-entrepreneur ? 

Vous rêvez de devenir auto-entrepreneur, mais vous n’osez pas vous lancer car vous n’avez pas les fonds nécessaires ? Sachez qu’il est possible de cumuler le statut d’auto-entrepreneur avec un certain nombre d’aides de différentes natures.

En effet, il existe de nombreuses aides, parmi lesquelles :

  • Des aides fiscales et sociales à la création d’entreprise : exonération partielle de cotisations sociales pendant 12 mois avec l’Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise (ACRE), exonérations possibles selon la zone d’activité (Zone de Revitalisation Rurale (ZRR), Quartier Prioritaire de la Politique de la Ville (QPV), etc.
  • Des aides à la création pour les demandeurs d’emploi : maintien partiel des allocations pendant la création de l’entreprise avec l’Aide au Retour à l’Emploi (ARE), versement de 60 % des droits restants en capital avec l’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE).
  • Des aides financières : prime d’activité, microcrédit accordé par l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE), prêts d’honneur ou prêt Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d’Entreprise (NACRE) pour démarrer.
  • Des aides pour les entreprises innovantes : statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) ou statut de Jeune Entreprise Universitaire (JEU).
  • Des aides non financières : dispositifs dédiés aux femmes entrepreneuses (garantie Égalité, Fonds de Garantie à l’Initiative des Femmes (FGIF)) et aux travailleurs handicapés (subvention versée par l’Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées (AGEFIPH)).

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